lundi 18 janvier 2016

[Actualités] Le meilleur éleveur de Prim'Holstein de France est...Franc Comtois!

Esseulé au cœur du royaume de la Montbéliarde, son superbe troupeau détonne. À Bians-les-Usiers, Jean-Bernard Girard a été élu meilleur éleveur de prim'holstein de France. Rencontre.






«Si une vache se sauve, on saura à qui la ramener », plaisante-t-il. Perdu au milieu de l’éden haut-doubien de la montbéliarde, Jean-Bernard Girard est le seul éleveur à travailler avec la race prim’holstein.
Mieux qu’un pari : un choix raisonné. Une stratégie maîtrisée et assumée. « Quand j’ai repris l’exploitation de mes parents en 1994, il y avait principalement de la montbéliarde. J’ai basculé pour libérer de la surface et créer un atelier viande. Ça s’est fait en moins de dix ans », explique ce Pontissalien de naissance.

Alma, star de l’étable

Jean-Bernard manœuvre aujourd’hui sur deux fronts, une vingtaine de blondes d’Aquitaine destinées aux étals d’Hyper U de Doubs, et une vingtaine de superbes prim’holstein, dont le lait est revendu à la fromagerie Jean-Perrin de Cléron.
« Il faut être à l’écoute du consommateur qui veut de la qualité et de la traçabilité. Je crois aux circuits courts. Mes bêtes, elles sont nées, élevées, abattues et vendues dans un rayon de 10 kilomètres », prolonge l’agriculteur. Le lait de ses holsteins, lui, répond aux critères de l’Oméga-3. « J’y tiens aussi, il y a un intérêt pour la santé humaine et pour l’environnement au sens large », ajoute-t-il.
Il y a un mois, Jean-Bernard Girard a été adoubé par ses pairs – le syndicat de la race prim’holstein – qui l’ont élu « meilleur éleveur de France ». L’une de ses protégées, la belle “Alma”, termine quant à elle seconde meilleure vache du pays. Le Comtois, qui trime seul sur son exploitation, n’en tire aucune gloire : « C’est juste un titre honorifique, même si ça fait plaisir car ça récompense le travail… Et du travail, il y en a. »

Des années durant, Jean-Bernard a ciselé le potentiel génétique de son troupeau, de petite taille certes, mais de rendement exceptionnel. « Il n’y a rien de plus propre », rassure-t-il, « il s’agit juste d’améliorer sa capacité naturelle à produire du lait ou de la viande, c’est-à-dire son aptitude à valoriser. »
L’éleveur de Bians-les-Usiers apporte aussi un soin tout particulier à l’alimentation de ses bêtes : « En holstein, je suis atypique car je suis un inconditionnel de l’herbe. Ça s’explique aussi par la région : ici, c’est le paradis pour les pâturages. Chez moi, il y a zéro maïs, zéro “phyto”. » Ses Holsteins le lui rendent bien en produisant 250.000 tonnes de litres de lait par an, vendu environ 350 €/tonne, contre 500 pour le lait à comté.
« Je ne représente aucune menace pour eux (Ndlr : la filière comté) », sourit Jean-Bernard, qui joue à fond la carte de la niche : « Ce qui fait la force de l’agriculture, c’est sa diversité de systèmes. L’important, c’est d’avoir un système cohérent qu’on maîtrise, c’est tout. » Et c’est son cas.



Source : Article 18/01/2016 l'est républicain édition Besançon

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